top of page

Histoire clinique de Sandra

Pour des raisons évidentes de confidentialité, les prénoms des enfants ont été changés.

Toutes ces histoires sont totalement véridiques, issues de différents services médicaux et chirurgicaux

Il s'agit d'une petite fille qui a été adressée à l'âge de 6 mois par son

pédiatre pour un problème de mobilité de hanche.

 

Elle est née pas voie basse (accouchement naturel) avec un poids

normal et ne présentait aucun risque statistique de problème de hanche,

ni familial,ni personnel.L'examen clinique de maternité n'avait retrouvé

aucune anomalie.

 

Pendant les premiers mois de vie, une limitation des mouvements

de hanche DROITE avait été remarquée.

 

Un avis a été pris auprès d'un ostéopathe.

 

 

 

 

Ce dernier, après examen clinique a conclu à un problème

de "dos coincé" et a alors entrepris des mobilisations pour "libérer le dos".

 

Le premier avis spécialisé en chirurgie pédiatrique a été pris à l'âge de 6 mois de vie.

Lors de l'examen clinique initial, on pouvait mettre en évidence :

  • une abduction de hanche droite de 70 degrés,

  • une abduction de hanche gauche de 85 degrés,

  • une absence de signe d'instabilité (pas de ressaut, pas de piston),

  • une absence d'asymétrie de l'adduction en décubitus ventral.

 

La radiographie du bassin de face a mis en évidence une dysplasie importante de hanche DROITE, c'est-à-dire un défaut d'architecture osseuse de la hanche (au niveau du bassin).Bien entendu, il n'y avait et il n'y a jamais eu aucun problème de dos...

 

 

Sandra a du porter pendant plusieurs mois un harnais de Pavlik (appareillage destiné à améliorer la cicatrisation osseuse en réalisant un écartement permanent des cuisses sur le côté).

Elle était en effet trop grande pour être traitée simplement par des langes.

 

 

En conclusion :

Il faut savoir que toute limitation de la mobilité des hanches chez un bébé doit faire évoquer en priorité un problème de luxation congénitale de hanche (en dehors de douleur ou de fièvre).

 

Rapporter une limitation de l'abduction à un "dos coincé" relève de l'ignorance la plus totale.

 

Ne pas demander d'examen complémentaire devant un tel tableau est une erreur médicale grave et dénote une incompétence majeure en matière d'orthopédie infantile.

 

Inventer une pseudo-explication fumeuse de "dos coincé" est une arnaque intellectuelle dont les conséquence peuvent être importantes.

En effet, cette erreur (ou ignorance, ou incompétence) conduit à mettre en route un traitement plus tardivement qu'il n'aurait fallu faire, ce qui expose l'enfant à un risque d'ostéochondrite iatrogène plus grand (5 à 10% des enfants traités par harnais de Pavlik).

L'ostéochondrite est un effet secondaire du traitement de la luxation de hanche par souffrance vasculaire de la tête du fémur. C'est-à-dire qu'en essayant de traiter un problème, on peut en créer un autre.

 

D'autre part, un traitement commencé plus tardivement a moins de chance de corriger complétement l'anatomie, ce qui, dans le pire des cas, peut conduire à une intervention sur le bassin vers l'âge de 4 ans (ostéotomie pelvienne), ce qui est un geste lourd.

 

 

 

 

Histoire clinique de Yolande

 

Il s'agit d'une petite fille qui a été adressée à l'âge de 4 mois par son pédiatre pour un problème de luxation congélitale de hanche.

 

Yolande a bénéficié d'un examen à la naissance et rien n'a été signalé.

 

Au moment de la première consultation d'orthopédie infantile, elle était prise en charge par un "ostéopathe" pour un torticolis congénital diagnostiqué tardivement.

 

L'examen clinique initial retrouvait :

  • une mobilité articulaire de la tête en rotation vers la droite et la gauche symétrique de 90°

  • l'absence d'induration au niveau des muscles sterno-cleido-mastoïdiens,

  • une plagiocéphalie pariéto-occipitale droite

  • une asymétrie de hauteur des pommettes

  • une asymétrie d'implantation des oreilles

  • une abduction de hanche de 85 ° à droite, 75 ° à gauche, sans signe d'instabilité

 

La radiographie du bassin de face a mis en évidence une luxation complète de la hanche GAUCHE.

 

En conclusion :

Yolande présentait deux problèmes orthopédiques importants :

  1. un torticolis congénital gauche postural dont la prise en charge retardée et inadéquate a conduit à une déformation importante de la tête (qui aurait pu être évitée par une vraie kinésithérapie précoce).

  2. une luxation congénitale gauche qui aurait du être diagnostiquée plus tôt : en effet, tout médecin formé dans les filières officielles (Facultés de Médecine) sait qu'il existe un association statistique entre la luxation congénitale de hanche et le torticolis congénital.

 

Lorsque l'on voit un enfant pour un torticolis congénital (qu'elle qu'en soit l'origine), il est impératif d'examiner minutieusement les hanches à la recherche d'une luxation ou d'une limitation de mobilité, et en général, de demander une échographie morphologique et dynamique.

 

Ceci n'a pas été fait par l'ostéopathe qui "traitait" Yolande.

 

Problème de formation (ou de formateurs) ?

Problème de compétence d'examinateur (pour une fois qu'il y avait vraiment quelque chose de "déboité" chez un bébé, ce n'est vraiment pas de chance...) ?

bottom of page